La prépa littéraire, qu'est-ce que c'est ? :

by - janvier 27, 2021

 Bonjour, bonjour ! J'espère que vous allez tous et toutes très bien. Je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler de ce qui occupe mes journées (et mes nuits) depuis les deux dernières années : la classe préparatoire littéraire (ou prépa pour les intimes). En effet, comme vous le savez sûrement, je suis élève en deuxième année de prépa littéraire, appelée la khâgne. Je vais donc vous expliquer ce qu'est la classe préparatoire littéraire du mieux que je peux, et dans un prochain article je vous parlerai de mon expérience. 


Qu'est-ce que c'est ? 

La classe préparatoire littéraire, ou CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) est une formation pluridisciplinaire de deux ou trois ans. C'est une formation exigeante mais accessible à tous les bacheliers généraux, il n'y a pas forcément besoin d'une formation littéraire pour être accepté en prépa, il faut juste être intéressé par tout ce qui touche aux sciences humaines. La classe préparatoire, comme son nom l'indique, prépare à des concours : celui de l'ENS, qui permet d'accéder à d'autres écoles, et aussi les concours des écoles de commerce. Une minorité d'élèves intègrent l'ENS, qui est très très sélective, la majorité des élèves rejoignent l'université mais on peut aussi rejoindre une école de commerce, un IEP (Institut d'Etudes Politiques) ou une école plus spécialisée (communication, traduction, art...), avec de bonnes chances de réussite étant donné que la prépa est certes une formation exigeante, mais elle nous laisse avec un gros bagage méthodologique et culturel. 

Le gros avantage de la prépa, outre qu'on gagne en méthode et culture, c'est qu'il s'agit d'une formation assez générale qui convient vraiment à ceux qui ne savent pas trop quoi faire après le bac et qui ont un assez bon niveau scolaire. Ça permet d'avoir deux ans supplémentaires en offrant un grand nombre de portes de sorties diverses. Ces années ne sont pas perdues, au contraire, puisqu'en même temps d'être inscrit en prépa, on valide les deux premières années d'une licence à l'université (sans cours en plus).

Attention : deux types de prépa existent : Lyon et Ulm. C'est une formation un peu différente : Lyon est centrée sur les sciences sociales et Ulm sur les lettres classiques. Je vais vous parler des prépa Lyon, puisque c'est celle que je connais. Toutefois, je suis certaine que cet article peut tout de même vous aider si vous voulez faire une prépa, même Ulm, puisqu'il y a quand même pas mal de points similaires. 

 

La première année de prépa, l'hypokhâgne  : 

Les étudiants recrutés sont des bacheliers généraux, aimant les études littéraires et ayant un bon niveau depuis la classe de première dans l'ensemble des matières qui seront retrouvées en prépa (français, philosophie, histoire-géo, langues). Je le répète encore, il ne faut pas forcément sortir d'une formation littéraire, même si c'est préférable, il faut juste aimer ce qui y touche. Il n'est pas obligatoire d'avoir fait une langue ancienne (latin ou grec) au lycée, mais par contre vous allez obligatoirement en faire en hypokhâgne (il y a des cours pour débutants et des cours pour ceux qui en ont déjà fait dans le secondaire). 

Vous allez avoir une petite trentaine d'heures de cours par semaine, sans compter les devoirs sur table et les khôlles (des interrogations orales). Comme je vous l'ai dit plus haut, vous allez avoir une formation assez générale : 

                            - Français (5h par semaine) 

                            - Histoire (5h par semaine ) 

                            - Géographie (2h par semaine) 

                            - Philosophie (4h par semaine)

                            - Langues : LVA (4h par semaine) et LVB (2h par semaine) 

                            - Langue ancienne (2h par semaine) 

                            - Langue et Culture de l'Antiquité (2h par semaine)  

                            - 2 options (2h par semaine chacune)

La prépa fait adopter aux étudiants un rythme très soutenu et exigeant. Le programme est varié, mais dense. Il est certain qu'il y a un certain changement entre la terminale et la première année de prépa, mais ce n'est pas insurmontable, cela demande juste un temps d'adaptation. La prépa est une formation exigeante, et il est presque certain que vos notes vont baisser, mais ça ne veut pas dire que votre niveau va baisser, bien au contraire. 

 

La seconde année de classe préparatoire : la khâgne : 

C'est durant cette seconde année qu'on se spécialise, même si la formation reste assez générale. C'est aussi à la fin de cette année-là qu'on passe le fameux concours dont on entend parler depuis l'hypokhâgne. Le rythme reste tout aussi dense, même plus qu'en hypokhâgne, mais cette année passe très rapidement, puisqu'elle se termine mi-avril, au moment des concours. Le programme reste très dense, et change chaque année, il est défini précisément par l'ENS pour chacune des matières (corpus en français, période précise en histoire, notions en philosophie etc...). 

Je vous l'ai dit plus haut, c'est durant la deuxième année qu'on se spécialise. La spécialité est une matière en plus, qui compte double au concours et qui exige un exercice différent de celui du tronc commun. Il existe plusieurs spécialités : je vous mets ici un extrait de l'article de l'ONISEP qui explique très bien. « "lettres modernes" avec un enseignement de français (analyse critique et commentaire stylistique) et un enseignement de langue (LV1 ou latin) ; "lettres classiques" avec un enseignement en latin et un autre en grec ; "philosophie" avec l'approfondissement de grands concepts ; "histoire et géographie" avec un travail dans chacune des 2 disciplines portant essentiellement sur le commentaire des documents (textes, cartes, photos, statistiques...) ; "langues vivantes" avec l'étude d'une 2e langue étrangère LV2 (linguistique, littérature et civilisation, version et thème) ; "arts", avec 5 disciplines au choix proposées dans certains établissements uniquement. 

En khâgne, vous allez avoir 18 heures de tronc commun, et à peu près 6 heures d'options, sans compter les khôlles et les DST. Vous allez donc avoir : 

                                - Français : 5h par semaine (coef 2 au concours) 

                                - Philosophie : 5h par semaine (coef 1 au concours)

                                - Histoire : 2h par semaine (coef 1 au concours)

                                - Géographie : 2h par semaine (coef 1 au concours)

                                - LVA : 3h par semaine (coef 1 au concours)

                                - Option : 6h par semaine (coef 2 au concours)

Vous pouvez choisir de suivre d'autres options telles qu'une langue ancienne ou une seconde langue vivante, à hauteur de deux heures par semaine par option. 

Vous l'aurez compris, même s'il y a un peu moins de cours qu'en première année, la formation reste très exigeante, dense et rigoureuse avec un rythme soutenu. Toutefois, elle n'est pas non plus infaisable, et cette deuxième année change beaucoup de la première, car c'est la première fois depuis le début de nos études qu'on se penche autant en profondeur sur des sujets : ceux du concours, qui nous occupent un an entier. Pour autant, c'est loin d'être ennuyant, au contraire. 

A l'issue de la seconde année de classe préparatoire, plusieurs concours sont accessibles, cependant, on peut aussi (et c'est le choix de beaucoup), rejoindre l'université pour une troisième année de licence. 

                                - L'ENS Lyon, très très sélective (une centaine de places par an) 

                                - Écoles de commerces 

                                - IEP : Instituts d’études politiques (Science Po mais pas à Paris) 

                           - D'autres écoles de traduction, de journalisme, de communication comme le Celsa, l'ISIT, l'ESIT, etc... 


La troisième année de prépa, la khûbe : 

Et oui, certains font le choix de ne pas quitter la prépa au bout de deux ans, et de faire une seconde année de khâgne, c'est assez courant. Par exemple, dans ma classe de 24 élèves, il y a 5 khûbes. Ce n'est pas vu comme un redoublement, puisque le programme change chaque année, et qu'en faisant une troisième année de prépa, on valide sa troisième année de licence, ce qui permet un débouché sur un master directement. Cela peut aussi permettre d'avoir de meilleurs résultats au concours visé, puisqu'on a un an de plus pour s'y préparer au niveau méthodologique. 


En résumé : 

En  prépa, on travaille plus qu'au lycée, c'est certain. C'est loin d'être une formation de tout repos et il est vrai que le rythme y est plus soutenu qu'à l'université. Le travail personnel demandé est assez important. Il peut y avoir des moments assez compliqués des fois, dûs à la charge de travail, mais ce n'est pas insurmontable. La prépa nous laisse avec un bagage culturel et méthodologique énorme, ce qui est un véritable atout dans la poursuite des études. La prépa nous apprend énormément au niveau du travail, mais aussi au niveau psychologique, et on y fait des rencontres super ! Je sais qu'il y a beaucoup de clichés à propos de la prépa, mais rassurez-vous, ils sont loin d'être vrais. Je ferais un article très prochainement pour y répondre. Mais oui, les profs connaissent vos prénoms, d'ailleurs ils sont assez disponibles pour vous aider à progresser, et non les élèves ne se font pas la guerre les uns et les autres, j'ai lié des amitiés très fortes en prépa et je suis loin d'être la seule. 

Je vous recommande vraiment la prépa, si vous ne savez pas trop quoi faire plus tard, que vous êtes assez bon élève et que tout ce qui est littérature et sciences humaines vous intéresse beaucoup. Cependant, je ne vais pas vous cacher que c'est loin d'être de tout repos, c'est même franchement dur et chargé, mais ce n'est que deux ans, et qui nous seront utiles pour le reste de nos études. 


Quelques liens utiles  : 

L'article de présentation de l'ONISEP, très détaillé et clair : ici 

Un autre article qui m'avait beaucoup aidé : ici 

Un article que j'ai beaucoup aimé et qui pourra surement vous aider : ici 

Mes autres articles sur la prépa : ici et ici.  

 

Et voilà, cet article touche à sa fin. J'espère qu'il vous aura plu, et que vous aurez pu trouver quelques réponses à vos questions et interrogations. Je me tiens à votre disposition dans la section des commentaires si vous avez d'autres questions ou des remarques. Je vous retrouve bientôt dans d'autres articles, d'ici là, portez vous bien. 

Louise. 

You May Also Like

0 commentaires